Belgique : un agriculteur utilise un taureau pour déloger les gens du voyage

Publié le 19 septembre 2025 par: Être Heureux
À Boussu, en Belgique, un conflit de voisinage sous tension oppose depuis début septembre un agriculteur et une quarantaine de caravanes de gens du voyage installées illégalement sur un terrain privé.
Entre inquiétude pour son bétail et frais juridiques qui s’accumulent, le propriétaire exprime son exaspération, tandis que la police tente de calmer les esprits. Depuis le 6 septembre 2025, environ quarante caravanes ont investi un terrain partiellement bétonné appartenant à Jean-Michel (nom d’emprunt). Le reste du terrain, une prairie où paissent ses bêtes, lui est désormais difficilement accessible. Le bétail, et notamment son taureau Ferdinand, se retrouve menacé par cette occupation sauvage. L’agriculteur affirme avoir rapidement alerté les forces de l’ordre. Dans un communiqué relayé par La Voix du Nord, la bourgmestre Sandra Narcisi a confirmé que la police avait reconnu le caractère privé de la parcelle et que l’affaire relevait d’un cadre légal strict.
Ferdinand, le « concierge » malgré lui
Pour protéger ses animaux et tenter de dissuader les intrus, Jean-Michel compte sur son taureau Ferdinand. « Ferdinand vit sur le terrain qui borde le terrain bétonné. Les gens du voyage ont fait en sorte de bloquer les clôtures, j’ai décidé de les ouvrir à nouveau pour Ferdinand. C’est le concierge des lieux », explique-t-il. L’agriculteur, à bout, a même envisagé une stratégie de dissuasion inhabituelle : « S’ils ne partent pas, je n’hésiterai pas à mettre une vache en chaleur sur le terrain, ça risque de changer la donne. »
Une situation tendue et des voisins frileux
Jean-Michel dit ne pas avoir les moyens matériels de faire pression : « Je n’ai pas de gros tracteurs. J’ai demandé à des amis de m’aider, mais ils craignent des représailles. » Ce sentiment d’isolement accroît son désarroi. Pendant ce temps, la communauté des gens du voyage campe sur place, créant un climat d’attente et d’incertitude pour le voisinage.
La police appelle à l’apaisement
Les autorités locales, conscientes de la tension, privilégient une approche mesurée. La zone de police a déclaré : « Nous comprenons les préoccupations exprimées tant par la communauté des gens du voyage que par l’agriculteur exploitant le terrain. Toutefois, nous exhortons les deux parties à garder leur calme. Il faut laisser la procédure suivre son cours. » La préfecture insiste sur le caractère temporaire de cette occupation et sur une intervention encadrée par la loi.
Un ultimatum fixé par ordonnance
Un ultimatum a été donné : une ordonnance de police prévoit une intervention en force ce jeudi si le campement n’est pas démantelé d’ici là. Selon Jean-Michel, les occupants ont promis de partir avant la date butoir, mais il reste méfiant : « J’attends de voir comment les choses vont se passer. »
Des frais juridiques qui pèsent lourd
Dans l’attente de la résolution, l’agriculteur continue de supporter seul les coûts des démarches judiciaires. « Moi, je continue de payer les frais engendrés par les procédures en cours », déplore-t-il.
L’affaire illustre les tensions récurrentes autour des occupations illégales en Europe et pose une nouvelle fois la question des solutions durables pour accueillir les gens du voyage tout en protégeant les droits des propriétaires privés.