Épidémie de grippe : va-t-il encore y avoir une pénurie de vaccins ?
Publié le 3 décembre 2025 par: Être Heureux
Alors que la campagne vaccinale contre la grippe 2025-2026 bat son plein, la crainte d’une pénurie ressurgit.

Entre alertes des pharmaciens, demande exceptionnellement forte et réserves stratégiques encore sous scellés, l’hiver s’annonce sous haute surveillance. L’enjeu : disposer de suffisamment de doses pour protéger les publics les plus fragiles. Lancée le 14 octobre en même temps que la campagne contre le Covid-19, la vaccination antigrippale connaît un départ particulièrement dynamique. Près de 9,5 millions de doses ont déjà été distribuées, un volume largement supérieur à celui de l’an dernier à la même période. Certains pharmaciens parlent d’une consommation « à flux tendu » et redoutent une rupture potentielle si la demande poursuit sur cette lancée. Les stocks disponibles pourraient ne couvrir qu’une semaine supplémentaire, alertent-ils, évoquant un scénario qui rappelle les tensions de la saison passée.
Un risque réel malgré 14 millions de doses sécurisées
Avant le lancement de la campagne, les autorités avaient pourtant anticipé large en sécurisant 14 millions de vaccins. Aujourd’hui, plus de la moitié ont été écoulées. Mais la vaccination concerne une population très large : plus de 65 ans, personnes fragiles, malades chroniques, femmes enceintes, soignants… Or, l’objectif de couverture vaccinale recommandé par l’OMS est de 75 % pour ces groupes à risque. Avec une demande qui continue de grimper, la marge de sécurité se réduit drastiquement. D’où la mobilisation renforcée du gouvernement.
Des réserves stratégiques débloquées en urgence

Face aux signaux d’alerte venus du terrain, l’État a décidé d’ouvrir une partie des stocks stratégiques pour éviter toute rupture brutale. Ce coup de pouce vise à fluidifier la distribution dans les semaines clés précédant le pic épidémique. Cinq vaccins trivalents sont disponibles cette année, dont deux formules renforcées — Efluelda et Fluad — recommandées pour les personnes âgées, particulièrement vulnérables aux complications sévères. La campagne reste ouverte jusqu’au 31 janvier 2026, mais cette fenêtre pourrait devenir critique si la circulation virale s’intensifie plus tôt que prévu.
Le rappel indispensable des gestes barrières
Au-delà du vaccin, les autorités insistent sur l’importance des gestes de prévention : lavage des mains, aération régulière, port du masque en cas de symptômes. En période de tension vaccinale, ces mesures redeviennent des alliées essentielles pour limiter les contaminations, surtout dans les foyers où la vaccination tarde ou fait défaut.
Les leçons d’un hiver précédent particulièrement sévère

L’hiver 2024-2025 a laissé un souvenir vif. L’épidémie avait duré douze semaines, générant près de 3 millions de consultations pour syndromes grippaux en médecine de ville. Les hôpitaux avaient enregistré 29 000 hospitalisations après passage aux urgences, dont une majorité de personnes âgées. Au plus fort du pic, la grippe représentait 7,3 % des décès certifiés électroniquement, un niveau inédit depuis 2017. Cette sévérité rappelle l’urgence d’une couverture vaccinale élevée, afin d’éviter un nouvel hiver sous tension et de protéger les plus fragiles.







