État : prélève 108 € sur les comptes de 13 millions de Français, qui est concerné et quand

Publié le 20 octobre 2025 par: Être Heureux
Depuis plusieurs jours, un message viral circule sur les réseaux sociaux, prétendant que l’État s’apprête à prélever 108 euros sur les comptes bancaires de 13 millions de Français. Une rumeur inquiétante, qui a semé la confusion. Pourtant, aucune opération de ce type n’existe. Voici ce qu’il faut réellement comprendre.
Selon cette rumeur, un débit uniforme de 108 euros toucherait 13 millions de Français, sans distinction ni préavis. Or, une telle opération est juridiquement impossible. En France, tout prélèvement effectué par l’État doit s’appuyer sur une base légale claire : impôt, taxe, amende ou créance publique. Chaque prélèvement est notifié individuellement, accompagné d’un avis ou d’un titre exécutoire.
Un débit massif et sans motif, affectant des millions de citoyens, n’a donc aucune existence légale ni administrative. Aucune publication officielle du ministère de l’Économie, de la Direction générale des finances publiques (DGFiP) ou du Trésor public ne fait mention d’un tel dispositif.
Comment fonctionne réellement la DGFiP
La DGFiP, qui gère les finances publiques, ne peut prélever de l’argent qu’à certaines conditions précises. Elle le fait notamment dans les cas suivants :
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paiement d’un impôt (revenu, foncier, taxe d’habitation résiduelle, etc.) ;
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recouvrement d’une amende ou d’une dette publique ;
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exécution d’un titre de perception (SATD) après avertissement du contribuable.
Ces prélèvements sont toujours prévisibles et identifiables : ils comportent un libellé clair, un identifiant créancier (ICS) et figurent sur un calendrier connu à l’avance. Un retrait “surprise” de 108 € ne correspond donc à aucune procédure existante.
D’où vient la confusion autour des 108 euros ?
Plusieurs internautes ont remarqué ces derniers mois des débits ponctuels liés à des régularisations fiscales : solde d’impôt, mensualisation, ou taxes locales. Or, ces montants varient selon les situations personnelles. Le chiffre de 108 euros pourrait provenir d’un cas isolé, repris et amplifié sur les réseaux sociaux.
Aucun dispositif collectif n’existe : le Trésor public ne peut imposer un montant fixe à un groupe de citoyens sans calcul individualisé. Même lors d’un recouvrement automatique, l’État doit informer le contribuable avant tout prélèvement.
Reconnaître un prélèvement légitime
Si vous constatez un débit suspect, vérifiez d’abord le libellé exact de l’opération :
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Si elle mentionne DGFiP, Trésor public ou impôts.gouv.fr, comparez la somme et la date avec votre dernier avis d’imposition.
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Si le libellé est flou, s’il vient d’un compte inconnu ou si vous avez reçu un message alarmiste, ne cliquez sur aucun lien et contactez directement votre banque ou votre centre des finances publiques.
Un prélèvement officiel comporte toujours : -
un identifiant créancier (ICS) visible sur votre relevé ;
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un motif précis (impôt, taxe, amende) ;
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une notification préalable (courrier ou espace en ligne).
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Vos recours en cas de débit erroné
Si vous estimez qu’un prélèvement est injustifié, le droit européen SEPA vous protège :
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Vous pouvez demander à votre banque le remboursement d’un débit autorisé dans un délai de 8 semaines ;
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Pour un débit non autorisé, le délai s’étend à 13 mois.
Parallèlement, il est conseillé de signaler toute anomalie à la DGFiP via votre espace personnel sur impots.gouv.fr. Vous pouvez également déposer une réclamation ou solliciter un échéancier de paiement en cas de difficulté.Publicité:
Attention aux arnaques et faux messages
Cette rumeur s’inscrit dans une série de fausses informations financières souvent exploitées par des escrocs. Certains profitent de la peur pour diffuser de faux SMS ou e-mails imitant les services de l’État, afin de soutirer des données bancaires.
Retenez que l’État ne demande jamais de paiement par carte prépayée, bons cadeaux ou lien envoyé par message. En cas de doute, passez uniquement par les canaux officiels : votre espace fiscal, votre mairie ou le numéro de contact habituel du Trésor public.
En résumé
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Aucun prélèvement collectif de 108 euros n’a été décidé par l’État.
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La DGFiP ne peut agir qu’avec une base légale individuelle et notifiée.
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Si un mouvement suspect apparaît sur votre compte, vérifiez le libellé, le créancier et votre espace fiscal avant toute action.
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En cas d’arnaque, contactez immédiatement votre banque et signalez le message aux autorités compétentes.