Que va devenir Noah Briac Alban, le bébé miraculé retrouvé au fond d’une poubelle ?
Publié le 24 octobre 2023 par: Être Heureux
Un juge nommé pour décider de l’avenir de l’enfant
« Un juge des enfants sera saisi de sa situation », avait prévenu le procureur Philippe Astruc dès vendredi au sujet du bébé sauvé. Cette semaine, l’avenir immédiat du petit garçon sera entre les mains d’un magistrat spécialisé. Cette fois, une audience aura lieu dans les murs de la cité judiciaire en présence des représentants de l’aide sociale à l’enfance afin de décider des mesures d’assistance éducative. En temps normal, les parents peuvent assister à cette audience, en présence d’un avocat, tout comme l’enfant, s’il est en âge de le faire. Dans le cas du petit Noah, qui n’a pour l’heure pas été déclaré, le nourrisson sera représenté par un administrateur ad hoc du département. En l’absence de parents, il deviendra le représentant légal du mineur afin de protéger ses droits. Un placement dans la famille est parfois envisagé, quand cela est possible.
En Ille-et-Vilaine, les enfants faisant l’objet d’une mesure de protection peuvent être accueillis au centre de l’enfance Henri-Fréville, à Chantepie, près de Rennes. – C. Allain/20 Minutes
Une fois sorti de l’hôpital, le bébé miraculé devrait rejoindre la pouponnière du centre de l’enfance. Cet espace peut accueillir une vingtaine d’enfants âgés de 0 à 3 ans soit nés sous X, soit faisant l’objet d’un placement. Des auxiliaires de puéricultrice s’occuperont alors du petit Noah, lui donnant les biberons, les soins et les câlins dont il aura besoin. De nombreux professionnels de santé sont présents dans le centre de l’enfance situé à Chantepie. Il pourrait également être placé dans l’une des 800 familles d’accueil que compte le département d’Ille-et-Vilaine. Une mesure plus rare mais qui peut être prise, notamment quand l’enfant est en bonne santé et que la pouponnière est pleine. Face au manque criant de moyens, la situation est loin d’être isolée.
Et après, quel avenir pour Noah ?
La mère de l’enfant abandonné vendredi 20 octobre a un délai légal de deux mois pour reconnaître son bébé. Elle est par ailleurs toujours recherchée. Sans cela, l’enfant sera reconnu comme « né sous X ». « Les enfants sont alors considérés comme pupilles de l’État. Si ce bébé n’est pas reconnu, il y a de fortes chances qu’il devienne pupille du département », poursuit le représentant de l’aide sociale à l’enfance. Au 31 décembre 2020, 3 464 enfants bénéficiaient du statut de pupille de l’État en France. Derrière ces chiffres se cachent des situations très différentes, des bébés nés sous X aux orphelins n’ayant plus de représentants légaux.
Selon leur âge, ces enfants gardent le prénom donné par les soignants et restent en pouponnière, dans des familles d’accueil ou dans des foyers en attendant d’être adoptés. Ce n’est qu’une fois qu’ils sont adoptés que les nouveaux parents peuvent décider de lui donner un prénom, ce qui est très fréquent chez les bébés. La liste d’attente des parents en quête d’adoption est tellement longue que la très grande majorité des pupilles sont rapidement adoptées, sauf quand il s’agit d’adolescents. S’ils ne sont pas adoptés, ces enfants restent sous la protection du département. Un conseil de famille se réunit régulièrement pour prendre les grandes décisions concernant l’avenir de l’enfant, en concertation avec lui.